
Lors d’un long trajet en voiture à travers la France profonde, j’écoutais la radio où un débat portait sur la question posée dans le titre de cet article. Cette discussion faisait suite à un vote décidant que les habitants de Mayotte n’auraient plus accès au droit du sol. François Bayrou appelait alors à une réflexion plus profonde sur ce que signifie réellement « être français ».
Ce qui m’a frappé d’abord, c’est que se poser cette question est en soi très français. Les Anglais ou les Espagnols, par exemple, ne semblent pas remettre en question leur identité avec une telle intensité. Pourtant, la France, à travers son histoire et ses valeurs, entretient une relation particulière avec la notion d’identité nationale. Dans cet article, j’explore les différentes facettes de cette question, qui peut parfois sembler polémique.
C’est du papier – La nationalité française et un démarche administrative
Dans sa définition la plus brute, être français est une question administrative : si vous possédez la nationalité française, vous êtes français. Cela vous confère des droits et des devoirs, peu importe votre origine, votre apparence ou votre mode de vie. Vous êtes libre de manger ce que vous voulez, d’adhérer à n’importe quelle croyance et de vivre votre vie comme bon vous semble, tant que vous respectez la loi.
Mais si la nationalité se réduisait à un simple document, quelle différence y aurait-il entre être français, anglais, chinois ou autre ? Dans ce cas, l’ironie voudrait que la diversité nous mène paradoxalement vers un monde très homogène. La nationalité ne se limite-t-elle qu’à un passeport, ou implique-t-elle quelque chose de plus profond ?
C’est du sang – L’héritage familial et la transmission des racines
Certains diront que pour être français, il faut être français de souche, c’est-à-dire issu d’une lignée ayant vécu en France depuis des générations. Cette vision repose sur une idée d’appartenance ethnique et de transmission familiale. Le problème avec cette définition, c’est que même les Français dits « de souche » sont, à un certain moment, les descendants de migrants venus d’ailleurs. De plus, la France compte une grande diversité de citoyens d’origines variées, issus de vagues d’immigration plus anciennes (Italiens, Espagnols, Polonais) ou d’autres plus récentes (Maghrébins, Africains, Asiatiques, bien que certaines de ces migrations remontent également à plusieurs décennies). Nombre d’entre eux se sentent 100% français, même s’ils n’ont pas d’ancêtres ayant vécu dans le pays depuis des siècles.
C’est une culture – Langue, gastronomie, art et histoire : l’âme de la France
Une autre approche consiste à dire qu’être français, c’est avant tout appartenir à une culture : parler la langue, manger des plats traditionnels, connaître l’histoire du pays et partager certaines références communes.
Le problème avec cette définition, c’est que la culture évolue sans cesse. La gastronomie française s’enrichit de plats étrangers, les habitudes de consommation changent, et l’influence de la mondialisation rend les identités culturelles plus fluides. De plus, avec l’essor des technologies, il est désormais possible d’appartenir à plusieurs cultures à la fois, certaines étant plus virtuelles que géographiques.
C’est un esprit : “Liberté, Égalité, Fraternité”
Peut-on dire alors qu’être français, c’est adhérer aux valeurs de la République ? La France est historiquement attachée à la laïcité, à l’égalité et aux droits de l’Homme.
Mais qu’advient-il lorsque ces valeurs sont remises en question par certaines communautés qui ne les partagent pas forcément ? Par exemple, comment concilier la laïcité avec des traditions religieuses où hommes et femmes n’ont pas les mêmes droits ? La diversité d’opinions et de croyances peut parfois entrer en tension avec l’idéal républicain.
L’illusion d’un monde sans frontières
Même si nous nous aventurons au cœur de la jungle amazonienne, nous constatons que des tribus partageant la même origine ethnique entrent malgré tout en conflit. Cela montre que les tensions ne sont pas seulement une question de diversité, mais une dynamique universelle de l’humanité : le besoin d’appartenance, la protection d’un territoire et la distinction entre « nous » et « les autres ».
Historiquement, la coexistence pacifique a souvent été plus aisée en périodes de prospérité économique et de montée du niveau de vie. Mais même dans une ville, les gens ont tendance à vouloir vivre entre semblables, que ce soit par affinités culturelles, sociales ou économiques.
La diversité, une force sous conditions
La diversité peut être une richesse, à condition qu’elle soit économiquement et socialement viable. Elle apporte de nouvelles idées, un dynamisme culturel et des opportunités économiques. Mais elle peut aussi, mal gérée, entraîner une baisse de la cohésion nationale et des tensions identitaires.
Le Dalaï-Lama a créé la polémique en déclarant que « l’Europe appartient aux Européens ». Selon lui, les réfugiés ont besoin de reconstruire leur propre pays et les peuples ont le droit de préserver leur identité nationale. Il craint que des changements trop brusques ne conduisent à des divisions internes et à des conflits.
Mon avis personnel
En roulant… je me dis que je ne suis qu’un individu parmi une mer d’opinions. Mais, pour moi, être français, c’est avant tout partager un héritage commun, une langue, une histoire et un certain attachement aux valeurs républicaines.
Je pense que l’identité française est suffisamment souple pour accueillir des individus d’origines et de croyances diverses, tant que cela se fait dans le respect des principes fondateurs du pays. Mais je crois aussi que le Dalaï-Lama a raison : si une majorité étrangère remplaçait la population française d’origine, la France ne serait plus la France.
Prenons un exemple : si des Français colonisaient le Japon en masse et devenaient majoritaires, le Japon ne serait plus japonais. Il en va de même pour la France : une identité nationale repose sur un équilibre fragile entre héritage historique et ouverture au changement.
Je pense donc qu’un pays doit accueillir un nombre raisonnable de nouveaux arrivants, à un rythme qui permette leur assimilation. L’assimilation, et non le simple multiculturalisme, est selon moi la clé pour préserver une identité nationale forte tout en restant ouvert à la diversité.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Finalement, être français, est-ce une question de papiers, de culture ou de valeurs ? Peut-être un mélange de tout cela. Et vous, comment définissez-vous l’identité française aujourd’hui ? Partagez votre avis en commentaire.

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